Incontournable
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Les clunisiens ont élaboré une iconographie nouvelle et inédite, adaptée aux nécessités de la Chapelle des moines, lieu privé réservé à l’abbé et à ses hôtes de marque.
La remise de la loi sous-entend également la victoire du Christ sur la mort. Le Christ est debout avec la main droite levée et la paume ouverte, selon le geste du Sol invictus qui le désigne à tous comme un vainqueur.
Ce concept a été adapté et complété à Berzé, avec la présence d’un fleuve du paradis dont la personnification est peinte au début de la nef.
Le Christ pose les pieds sur un fond verdoyant, là où la tradition voudrait qu’il surplombe une divinité antique ou un tertre . Il est assis dans une ample mandorle . Afin de répondre aux dogmes religieux clunisiens, les différentes scènes bibliques et personnages sont représentés selon de nouvelles relations typologiques entre les différents niveaux de l’abside.
De tels choix iconographiques devaient servir la propagande clunisienne et favoriser la transmission des idées liées à la réforme de l’indépendance de l’église. Elle est donc nouvelle et unique.
Les peintures ont été repeintes à l’époque gothique. À l’origine, le Christ de la chapelle portait un manteau jaune lumineux qui a ensuite été repeint en rouge, peut-être pour lui donner une connotation impériale.
Le Christ vêtu de jaune, en imitation d’un tissu doré, rappelle les modèles paléochrétiens et carolingiens de Rome. En peinture murale, le jaune était un substitut pour l’or et sa luminosité était mise en valeur par l’utilisation abondante du bleu de lapis-lazuli pour les fonds.
De part et d’autre de la mandorle du Christ se trouvent deux groupes de personnages. Il s’agit de deux diacres et deux abbés qui illustrent la succession des fonctions des apôtres et la hiérarchie de l’église.